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Arbitrage - Comment la FFR a gagné son combat sur le carton rouge

Par Léo FAURE
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    Comment la FFR a gagné son combat sur le carton rouge
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Opposés à la loi dite du "carton rouge de 20 minutes" pour laquelle poussaient les sudistes, les Français ont obtenu gain de cause.

Dans les colonnes de Rugbyrama cette semaine, le vice-président de la FFR en charge du haut niveau, Jean-Marc Lhermet, par ailleurs manager des équipes de France, s’est laissé aller à un petit élan d’autosatisfaction. Le sujet ? Les éventuelles évolutions concernant le carton rouge, et la réduction à 20 minutes du temps d’infériorité numérique qu’il provoque (avant un remplacement du joueur exclu).

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"C’est un peu ce qui se dessinait à "Shape of the game" (ateliers de World Rugby sur l’évolution des règles et du jeu). La Sanzaar et la Nouvelle-Zélande poussaient très fort pour une application de cette nouvelle règle dès la saison prochaine. De notre côté, celui de la France, nous rétorquions par la voix d’Emmanuel Eschalier (directeur général de la LNR) et moi-même que c’était impossible dans ces délais." Un sujet sur lequel les Français ont donc obtenu gain de cause : en fin de semaine dernière, World Rugby avait officialisé que cette réforme du "carton rouge de vingt-minutes" s’en tiendrait pour l’instant à une phase de test, dans des compétitions moins médiatiques organisées sous son égide. "La décision de World Rugby d’en rester à une phase de test est une victoire pour nous. Sans notre levée de boucliers, l’application aurait sûrement été actée pour le 1er juillet, sans plus de débat et sous la pression de l’hémisphère sud."

Dans les faits, que reprochaient les Français à cette mesure ? "Nous n’avons pas assez de recul sur cette règle et ses impacts pour déjà l’appliquer. On peut discuter du fond, de la multiplication des cartons rouges qu’on observe et comment cela influe sur les matchs. Nous sommes prêts à étudier ce phénomène mais il faut du temps, des tests, des analyses des effets collatéraux engendrés. Sur les sujets de la santé et la protection des joueurs, on voit les comportements changés et cela grâce à la menace du carton rouge. Le ramener à vingt minutes seulement d’infériorité serait un gros retour en arrière."

La France peste contre son absence à l’executive board

Pour se faire entendre et porter leur voix, les Français ont toutefois dû passer la fenêtre plutôt que par la porte, comprenez un travail de lobbying et une forte médiatisation du sujet. Cette décision centrale pour l’évolution du rugby était en effet entre les mains de l’exécutive board de World rugby, une ramification de l’institution suprême à laquelle la France ne siège pas, ce qui a le don d’agacer du côté de la FFR.

Lhermet encore : "On a fait savoir que nous ne sommes pas du tout en phase avec ça. Cet executive board prend des décisions de fond sur l’évolution du rugby, c’est un sujet majeur mais, de mémoire seulement quatre Fédérations sont représentées : deux du Nord et deux du Sud. On trouve, par contre, des personnalités extérieures ou des gens du marketing. Ils amènent un œil extérieur, c’est certainement intéressant mais il n’est pas acceptable que des nations majeures ne soient pas représentées, alors qu’elles sont les premiers acteurs de ce jeu."

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Sur ces sujets planétaires, la France peste plus globalement sur son manque de représentation. "Nous avons besoin de retrouver de l’influence sur la scène internationale. Aujourd’hui, nous n’avons qu’un seul arbitre de champ à la Coupe du monde. Nous n’avons plus de représentant au board de World Rugby. À l’international, la voix de la France ne pèse plus" confiait le président de la Fédération française de rugby en marge de la dernière Coupe du monde.

Pour tenter de se repositionner, elle dispose toutefois de sérieux arguments de négociations, alors que plusieurs étapes doivent encore être franchies vers l’organisation de la Nations Cup (lancement prévu en 2026) et que la puissance financière de son rugby de club, si elle fait le bonheur du public français, inquiète aussi à l’international. Ce qui donne forcément du poids dans les discussions.

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