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Nationale - Un bouquet final somptueux entre Nice et Narbonne

Par Sébastien Fiatte
  • Au bout du suspense les Niçois s’imposent face aux Narbonnais et montent en Pro D2.
    Au bout du suspense les Niçois s’imposent face aux Narbonnais et montent en Pro D2. Philippe Gervasoni
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Au terme d’une finale magnifique, le Stade Niçois a décroché le bouclier et replace Nice sur la carte du rugby professionnel, vingt-quatre ans après la relégation du Racing Club de Nice du deuxième niveau.

Niçois et Narbonnais ont offert une jolie publicité pour le championnat national en particulier, et le rugby en général. Dans un écrin magnifique, le Chambéry Savoie Stadium, inauguré en septembre dernier, ils ont livré une partie rythmée, haletante et spectaculaire, le tout bien servi par un ciel resté clément. Ce n’était pas gagné d’avance puisque des averses et des orages étaient annoncés toute la semaine. Et on imaginait bien le ciel pourrir la finale de Nationale comme il avait pourri sa petite sœur de Nationale 2, six jours plus tôt. Au final les nuages ne sont pas venus gâcher la fête et les quarante-six acteurs ont ensoleillé un bel après-midi de rugby, qu’ils ont parsemé d’éclairs avec leurs jambes de feu et leur volonté de ne rien lâcher d’un côté comme de l’autre.

Pour le suspens il y eut aussi l’ombre d’un – énorme – doute. Au bout de vingt minutes, les Azuréens, plus puissants, plus entreprenants aussi à l’image de cette tentative de drop de Jules Solinas, depuis la ligne médiane (19e), semblaient avoir posé une main de fer sur le match (17-3). Au bout d’une supériorité numérique, Sione Anga’Aelangi avait récompensé la domination de son pack (16e), puis Andrzej Charlat avait puni les Narbonnais sur un mauvais dégagement après le coup de pied culotté de son demi de mêlée.

Plus frais au sortir d’une demi-finale largement dominée contre Suresnes, quand Narbonne avait dû avoir recours aux prolongations pour venir à bout de Carcassonne, on imaginait les Niçois écraser la finale. Un mauvais jeu au pied des Orange (23e), une nouvelle touche perdue (24e) confirmait la tendance. Puis Clément Estériola sonna la révolte, d’un plaquage bien appuyé sur Jules Solinas (26e), trop lent à dégager son camp derrière un ruck. Moins de quarante minutes plus tard, l’ouvreur niçois, Mathis Viard, expédiait hors des limites du terrain le coup d’envoi consécutif au troisième essai narbonnais, inscrit par David Auradou (30-22, 62e).

Le quart d’heure azuréen

Avec un 27 à 5 en cours pour Narbonne et des Audois prompts à chasser les Niçois balle en main et à jouer tous les ballons, on ne voyait alors pas comment les Niçois allaient pouvoir se sortir de ce guêpier. Mais le sort du match était aussi difficile à prédire pour un observateur impartial que la couleur du ciel et la teneur des nuages pour un météorologue. Et les Azuréens ont fini par régner sur le dernier quart d’heure comme ils avaient régné sur le premier et remettre un club niçois en deuxième division vingt-quatre ans plus tard. "Oui, j’ai douté, concède l’entraîneur des avants niçois, Mariano Taverna. Nous avons douté un peu. Mais nous avons préparé le match en insistant sur le fait d’être consistant quatre-vingts minutes. Nous étions confiants dans l’apport du banc, avec une bonne première ligne notamment. Nous sommes restés dans notre plan, avons gardé notre calme."

De mêlées défensives gagnées (66e, 77e), en pilonnage en règle de la ligne (68e) pour créer des espaces pour les trois-quarts, jusqu’à une dernière pénaltouche pour enfoncer le clou, Nice inversa la vapeur et s’ouvrit les portes du Pro D2, rendant au passage la monnaie de leur pièce aux Narbonnais, vainqueur de la demi-finale entre les deux équipes en 2021, et donc du billet pour l’étage supérieur, à une époque où la qualification pour la finale suffisait pour être promu à l’étage supérieur. "J’ai failli crever, rigolait le président niçois, Régis Brandinelli, après avoir posé avec le bouclier et serrer moultes mains victorieuses. C’était très dur. Les deux équipes se valaient. On se rendait coup pour coup. Cette année, il y a eu une magie. On a changé vingt-trois joueurs à l’intersaison. La probabilité pour que ça marche était plus proche de zéro que de un."

Après la dernière transformation de Viard, les Niçois pouvaient exulter dans une farandole rouge et noire entre rires et pleurs mélangés dans une joyeuse mêlée. "Avec Alex (Compan, N.D.L.R.), nous croyons beaucoup au groupe, rappelait Mariano Taverna. Tout le monde est connecté, même ceux qui ne jouent pas. Ce titre est le fruit du travail. Les dirigeants font leur boulot. Les coachs, le staff médical, les préparateurs physiques font leur boulot, et les joueurs jouent. Chacun est à sa place." Et Nice a enfin retrouvé celle qu’elle convoite depuis longtemps.

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