Abonnés

Arbitrage. Mathieu Raynal annonce sa retraite : "La critique aura été un compagnon de route"

  • Mathieu Raynal était le seul arbitre de champ retenu pour la Coupe du Monde 2023.
    Mathieu Raynal était le seul arbitre de champ retenu pour la Coupe du Monde 2023. Icon Sport - Sandra Ruhaut
Publié le Mis à jour
Partager :

Numéro 1 des arbitres français après les départs de Jérôme Garcès et Romain Poite, l’international Mathieu Raynal va prendre sa retraite à son tour. Il pourrait désormais prendre des responsabilités du côté de la FFR, toujours sur le sujet de l’arbitre. En attendant il s’est confié longuement sur ses souvenirs, ses grands moments, ses doutes et le besoin de réformer sa profession.

La FFR va annoncer ce mardi que vous prenez votre retraite des sifflets. Pour quelles raisons ?

D’abord, j’aurai 43 ans en août. La question se posait donc logiquement. J’ai pris le temps de me retourner sur ma carrière, et j’ai pu voir que j’avais réalisé tout ce que je souhaitais faire. Je l’ai même fait plusieurs fois : 3 Coupes du monde, 11 Tournois des 6 nations, 2 tournées des Lions britanniques… Donc je n’ai plus forcément d’objectifs et j’ai aussi envie de passer plus de temps avec ma famille et mes amis. D’avoir une qualité de vie différente.

Est-ce aussi simple que cela, une sorte de bilan comptable ?

Bien sûr que non. C’est une décision compliquée. Je me suis demandé comment quitter au mieux ce métier que j’ai profondément aimé. Au fil des années, j’ai eu la chance de gagner la confiance et le respect des joueurs. Cette relation, je ne voulais pas l’abîmer en faisant les années de trop. Partir au plus haut a toujours été ma volonté. J’y avais réfléchi et je projetais ainsi ma fin de carrière. Et ce moment sera à la fin de la saison.

Y avait-il de l’usure ?

Quand on est au plus haut niveau, on bataille pour garder sa position. Vous êtes toujours jugé, observé, critiqué. Il faut être capable d’absorber ce contexte-là sur la durée mais cela génère de l’usure physique et mentale. Il y a des moments où j’ai aspiré à plus de tranquillité. C’est un travail très prenant et tu as parfois envie de prendre du recul par rapport à ça et de profiter simplement de ton temps autrement.

Est-ce aussi une raison de votre retraite ?

Les exigences sont fortes, pour être parmi les meilleurs du monde. S’entraîner seul quotidiennement et faire attention à l’alimentation sont des contraintes permanentes. Ces sacrifices demandent une certaine volonté. Il y a aussi les voyages et les absences : un joueur joue une semaine sur deux à la maison ; pour un arbitre, ce ne sont que des matchs à l’extérieur. Si vous y ajoutez les réunions et stages en France ou à l’étranger, ça fait environ 160 jours loin de chez vous. Tout cela consomme de l’énergie et provoque de l’usure. Avec elle, vous faites comme tout le monde : vous déclinez un peu. Vous avez un peu plus de mal à pousser au maximum les entraînements, à faire les sacrifices nécessaires pour vous préparer au mieux. Je l’ai effectivement pris en compte, dans ma décision d’arrêter à la fin de la saison.

Dans le bilan de votre carrière, vous avez parlé de rencontres internationales, de Coupes du monde mais jamais de vos finales de Top 14 (2016, 2021). Est-ce un accomplissement moindre ?

C’est le match phare en France et une forme d’aboutissement pour un arbitre. Et je ne le néglige absolument pas. Arbitrer une finale est une responsabilité et un immense honneur. J’ai eu la chance d’en arbitrer deux. Mais celle de 2016 à Barcelone (Toulon-Racing 92) avait une saveur particulière parce que je suis Catalan et que c’était le Camp Nou. Ce stade, mon père m’y emmenait quand j’étais enfant pour y voir jouer le Barça. Une fois, après le match, nous étions descendus sur la pelouse pour faire une photo et la sécurité nous en avait empêchés et nous avait mis dehors. J’avais 8 ans. Et c’était plutôt drôle 25 ans plus tard de pouvoir fouler cette pelouse pour y arbitrer une finale de top14.

Même un tel match ne vaut donc pas une rencontre internationale ?

Bien évidemment qu’une finale de top14 est un match rare et unique. On ne peut pas dire tel match est plus important qu’un autre. Un match entre 2 équipes qui jouent le maintien est une finale de coupe du monde pour eux. Mais si on parle juste de caisse de résonance, je dois reconnaître que la portée médiatique d’une rencontre internationale est plus grande, plus forte que tout le reste. L’impact est planétaire. Même si le top 14 est très suivi, il ne peut pas avoir la même portée qu’un match entre deux pays.

Quel est le plus grand match que vous ayez arbitré, alors ?

J’en retiens deux. Déjà, le Irlande-All Blacks à Chicago (novembre 2016) m’a marqué. C’était la première fois de leur histoire que les Irlandais battaient la Nouvelle-Zélande. En face, en cas de succès, les All Blacks pouvaient battre le record du nombre de victoires consécutives. Il y avait 40000 Irlandais dans le stade et l’ambiance était incroyable.

Et l’autre ?

La finale des Lions, en 2021. Arbitrer les Lions britanniques et irlandais est un privilège immense. Là, ils affrontaient les champions du monde sud-africains chez eux et c’était leur troisième match, après une victoire chacun. Comme pour une finale de Coupe du monde, la tournée des Lions se déroule tous les 4 ans, donc la rareté fait aussi la beauté de ce match. L’arbitrer était vraiment un objectif et un rêve. Et je suis très heureux de l’avoir fait.

Quelle est la décision la plus difficile que vous ayez eu à prendre ?

Ce n’est pas une décision sur le terrain.

Vous nous expliquez ?

En 2013, je revenais d’une grave blessure (quadruple fracture tibia péroné, entorse des chevilles et fracture d’une clavicule, N.D.L.R.) et j’ai dû signer une décharge pour pouvoir reprendre la compétition un peu plus tôt. J’ai hésité à ce moment-là parce qu’il y avait un risque élevé que je me blesse à nouveau. J’avais un déficit musculaire très important sur la jambe droite et j’ai repris l’arbitrage en étant en difficulté physiquement. Je l’ai fait pour me laisser une chance de postuler à la Coupe du monde 2015.

Et sur le terrain ?

Aucune. Quand j’ai pris des décisions, même les plus difficiles, j’avais toujours de bonnes raisons de le faire. Justifiées ou pas, on peut en débattre, mais j’avais toujours de la matière pour les défendre derrière. Certaines ont été très commentées, ou critiquées. Cela fait partie de mon métier. La critique, je vis avec depuis que j’ai commencé l’arbitrage. Elle aura été un compagnon de route qui vous apprend beaucoup sur vous-même et sur la nature humaine.

Vous souvenez-vous de la première rencontre que vous avez arbitrée ?

Rivesaltes - Auterive, en cadets, à Rivesaltes. Je ne me souviens plus si j’avais été bon ou non. Probablement pas, mais je me souviens que j’avais exclu mon ancien prof de sport.

Vous en avait-il voulu ?

Je ne crois pas. Ou plutôt, je n’espère pas ! (rires) Chez moi, tout le monde se connaît. Je connais même très bien son fils. Le rugby catalan, c’est un petit monde.

Aviez-vous un mentor ?

Un mentor, non. Forcément, je me suis inspiré de pas mal d’arbitres que j’ai observés quand j’étais plus jeune. Comme un jeune demi de mêlée qui analyse ce que peuvent faire Antoine Dupont ou Aaron Smith, j’ai de mon côté beaucoup observé d’autres arbitres. Joël Jutge par exemple. Il était en avance sur son temps en termes de communication, d’arbitrage, de rapport aux joueurs et au jeu. C’est quelqu’un qui m’a inspiré. J’ai essayé de prendre ce que je trouvais bien chez les autres aussi. Mais je dirais m’inspirer des autres oui mais pas de mentor en particulier.

Comment avez-vous débuté dans l’arbitrage ?

Je jouais au rugby et j’y suis allé par curiosité. J’en avais discuté avec mon père, il m’avait proposé d’essayer. J’y suis resté par passion, par amour. J’ai aimé profondément ce métier. L’angle sous lequel on traite l’arbitrage en France est très différent des pays anglo-saxons, ce qui ne nous aide pas à susciter des vocations. Si on continue à porter un regard négatif et à parler d’arbitrage uniquement pour en souligner les erreurs, alors on vaccinera des générations de gosses contre l’arbitrage. C’est dommage parce que c’est un sport extraordinaire, très formateur mentalement et humainement. Il a aussi un vrai intérêt éducatif parce que c’est une activité transversale à toutes les disciplines. J’y vois beaucoup d’avantages mais on l’utilise mal. C’est aussi un peu de notre faute.

Pourquoi ?

Parce qu’on doit mieux le promouvoir. On doit être capable d’être dix fois plus attractifs. Nous ne communiquons pas assez, nous sommes absents des réseaux sociaux. L’arbitrage n’est pas assez ouvert aux spectateurs, pour leur expliquer ce que nous faisons. Nous ne sommes pas assez transparents pour être compris du plus grand nombre. Ce sont des choses auxquelles on doit sérieusement réfléchir pour la promotion de l’arbitrage et pour démocratisation de notre sport.

Être arbitre, c’est aussi être sujet plus que les autres à la critique, pour ne pas dire la vindicte. Faut-il être un peu masochiste ?

Pas du tout. Aujourd’hui, quoique tu fasses et dans n’importe quel secteur, tu es critiqué. J’ai vu que l’Irlande avait reçu des messages de haine, après sa défaite contre les Anglais il y a deux semaines. Pourtant c’est une des meilleures équipes au monde depuis plusieurs années. Antoine Dupont est le meilleur joueur du monde, et il a aussi reçu énormément de messages d’abus, sur les réseaux sociaux lors de la Coupe du monde. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. C’est comme ça : quoique tu fasses aujourd’hui et qui que tu sois, dès que tu es un peu exposé, tu es jugé et critiqué. Si tu t’arrêtes à ça, tu ne fais plus rien. Et tu deviens comme ces personnes, derrière leur téléphone ou leur ordinateur, qui critiquent la vie des autres plutôt que de vivre la leur. Moi, j’ai choisi de vivre la vie que j’aime sans me soucier des commentaires des uns ou des autres.

La critique n’est-elle pas, parfois, justifiée ?

Elle l’est. Mais ce qui est dérangeant, c’est qu’on ne retient que les erreurs chez un arbitre. En début d’année, je lisais un article sur Camille Lopez qui affichait 23 pénalités réussies sur 24 tentées. 96 % de réussite. Et je me disais : « Si Camille était arbitre, on ne lui aurait parlé que de celle qu’il a manquée ». Il faut que tout le monde prenne conscience de ça : les meilleurs arbitres du monde prennent 90 % de bonnes décisions environ, mais on ne va cibler que leur 10 % d’erreur. C’est cette façon de voir un arbitre qui est injuste.

Comment y remédier ?

C’est un vœu pieux que je formule. Il ne changera peut-être rien mais j’aimerais que chacun y réfléchisse. Sans pour autant ignorer leurs erreurs, mettons parfois en avant ce que les arbitres font de bien.

Ce sujet de la critique de l’arbitrage a clairement débordé lors de la dernière Coupe du monde, notamment sur Ben O’Keeffe après le quart de finale perdu par la France. L’avez-vous aussi trouvé excessif ?

Bien sûr que c’était excessif. C’était à l’image de la société dans laquelle on vit. Encore une fois, tout le monde a une responsabilité là-dedans. Nous, les arbitres, qui devons mieux communiquer et plus nous ouvrir, partager la logique de nos décisions et nos observables. Les médias aussi ont leur rôle à jouer, avec plus de mesure et de justesse dans leurs analyses. Les spectateurs, enfin, doivent être plus indulgents face à l’erreur.

Comment ?

Quelle que soit l’équipe ou la nation que vous supportez, vous pouvez garder de la mesure. Parfois, on m’a dit : « la main au sol avant le grattage, tu ne l’as pas vue ! » Une main au sol, à 5 centimètres du ballon, c’est une fraction de seconde sur une zone de plaquage, dans un match qui compte 80 minutes et 180 rucks. Sur le moment, j’ai hésité et j’ai décidé de ne pas siffler, simplement parce que je n’étais pas sûr. Ensuite, la télé montre des images ralenties, des super loupes avec des angles de vue qui n’étaient pas le mien. Effectivement, on voit une main au sol. Et là, on me dit : « mais comment tu as pu rater ça ! » C’était juste allé trop vite. Il me semble que tout le monde peut l’entendre et accepter que la fraction de seconde qu’on m’accorde en direct n’est parfois pas suffisante pour percevoir ce qu’une image ralentie cent fois va montrer.

Tout le monde ne l’entend pas ?

Il y a une égalité face à l’erreur. J’ai arbitré environ 350 matchs et des erreurs, j’en ai vu beaucoup. Arbitre, joueur ou entraîneur, on en était tous les auteurs à tour de rôle. Là où il y a inégalité, c’est lorsqu’il s’agit de pardonner. On pardonne aux joueurs et entraîneurs mais pas aux arbitres. Quinze ans plus tard, on parle encore à Wayne Barnes de l’en-avant non sifflé lors du quart de finale entre la France et la Nouvelle-Zélande (2007). Cela dit tout.

Quel a été le joueur le plus agréable à arbitrer ?

Il y en a tellement… J’ai arbitré les plus grands de la planète. Des joueurs comme Thierry Dusautoir, Jonny Wilkinson, ils sont toujours calmes, respectueux. Ce fut un immense plaisir de les côtoyer. Je pense aussi à Arnaud Mela, à Aurélien Rougerie qui sont de belles personnes… Bref, ils sont nombreux et je ne pourrai pas tous les citer mais j’ai beaucoup d’affection et de respect pour tous ceux que j’ai eu la chance de croiser.

Le plus difficile ?

Aucun. J’ai eu une relation respectueuse avec tous les joueurs. Je ne dis pas ça parce que c’est la fin de ma carrière, j’ai profondément aimé la manière dont j’ai échangé avec eux. J’ai gagné leur confiance, un respect s’est instauré entre nous et cela restera la vraie richesse de ma carrière. D’ailleurs, les joueurs à la réputation de « pénibles » aux yeux du grand public sont souvent faciles à arbitrer, en fait.

Vous parlez de Richie McCaw ?

Pas forcément… Si vous prenez Rory Kockott, par exemple, les mecs disent : « lui, c’est un pénible ». Peut-être pour ses adversaires mais pas pour moi. Alors, oui, il n’est pas lisse et il prend de la place sur le terrain. Mais c’est le genre de joueur qui te manque le jour où il n’est pas là. C’est plutôt drôle de le voir faire. Et puis ça reste une belle personne. Quand il était à Castres, je lui avais mis un carton jaune et après le match, dans les vestiaires, il voulait m’offrir son maillot. J’avais apprécié mais j’avais dû refuser. Je ne pouvais pas accepter de cadeau d’un joueur. Mais voilà, il est comme ça.

Pour un rugby pro, faut-il nécessairement des arbitres eux aussi professionnels ?

Je pense. Avec l’investissement et le temps que cela réclame, je ne sais pas comment faire autrement pour bien se préparer. Je crois qu’un arbitrage de qualité est à ce prix.

L’arbitrage français a presque disparu de l’étage international. Après votre départ, craignez-vous le vide ?

Bien sûr que je ressens ce phénomène. Il y a un vide mais les choses ne sont pas figées dans le sport de haut niveau. On peut, à force de travail, redevenir compétitifs sur la scène internationale. On l’était en 2019, avec quatre arbitres de champ à la Coupe du monde (Romain Poite, Jérôme Garcès, Pascal Gaüzère et Mathieu Raynal, N.D.L.R.). À l’avenir, je pense que World Rugby souhaitera plus de représentativité on ne reverra probablement pas 4 arbitres sur 12 venant d’une même nation lors d’une Coupe du monde. Mais avoir l’objectif d’y installer un ou deux arbitres est réalisable.

Comment ?

Les choses ne changeront pas en un claquement de doigts. Le niveau international raisonne sur des cycles de 4 ans et construire un arbitre de haut niveau demande beaucoup de temps, d’investissement et de savoir faire. Mais en étant mieux structuré, en travaillant plus et avec plus de rigueur, en nouant des relations fortes avec les institutions internationales, il n’y a pas de raisons que nous n’y arrivions pas à l’avenir.

Dans son édition du 11 mars, Midi Olympique révélait que vous devriez reprendre en mains l’arbitrage français de haut niveau, aux côtés de Romain Poite. Est-ce ce travail que vous voulez effectuer ?

J’ai consacré une grande partie de ma vie à l’arbitrage. Je sais que je pourrai continuer dans le rugby, que ce soit dans l’arbitrage, auprès d’un club ou auprès de sélections. J’ai aussi d’autres projets en cours en dehors du rugby. Mais ma seconde famille restera toujours celle de l’arbitrage.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (15)
LeoDuc Il y a 30 jours Le 27/03/2024 à 12:03

L'attention excessive portée à l'arbitrage est stupéfiante. Lorsque j'étais présent dimanche soir au Stade Matmut pour le match UBB-ST, les supporters Béglais (dont je fais partie) ne cessaient de discuter de l'arbitrage tout au long de la rencontre. Ils ne parlaient jamais de rugby, ne portaient jamais attention au jeu, et ne discutaient jamais de stratégie. Leur obsession était uniquement centrée sur l'arbitre, ce qui est à la fois inquiétant et déconcertant.

Danilo31 Il y a 30 jours Le 27/03/2024 à 18:34

Je suis amateur de rugby et le St est mon club "de coeur". Pour autant, je ne comprend pas qu'on en vienne aux critiques systématiques (voire aux insultes), envers le corps arbitral. Le magnifique match UBB/ST de dimanche en a été gavé. On a tous vu le même match, les ralentis et tout et tout et à priori, on devrait tous avoir vu la même chose: un pied en touche ou au contraire, non, le pied ne sort jamais du terrain... Et bien non, les deux mon général! Donc l'arbitre a vu que le pied ne sortait pas du terrain (je suis de son avis), il n'y a pas à discuter. Point barre.

talon0211 Il y a 1 mois Le 26/03/2024 à 18:17

Ouf !!!!!

JJlemafieux Il y a 1 mois Le 26/03/2024 à 16:00

comme 60% des arbitres de la coupe du monde, il s'est planté.