Top 14 - "Je suis ce joueur extravagant !" sourit Enzo Forletta (Montpellier)

Par François Maleysson
  • À l'image de son club, Enzo Forletta revient petit à petit à son meilleur niveau.
    À l'image de son club, Enzo Forletta revient petit à petit à son meilleur niveau. Icon Sport - Anthony Dibon
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Contrarié par les blessures depuis le début de saison, Enzo Forletta revient, comme son club, petit à petit à son meilleur niveau. Du titre de Pro D2 avec Perpignan, en 2018, à l’équipe de France, le pilier à tout vécu. Il revient sur sa carrière.

Bientôt quatre années à Montpellier. Vous êtes passé par toutes les émotions dans l’Hérault ?

J’ai passé des années incroyables ici. Force est de constater que le choix de rejoindre le MHR était le bon. Mais c’est une période plus compliquée, j’ai eu pas mal de pépins, des blessures. La préparation physique et le début de saison n’ont vraiment pas été des moments faciles à traverser. Le staff médical arrive à me soigner et je retrouve petit à petit des sensations. Mais ça reste une saison compliquée, il faut la prendre comme un défi. À l’image de toute l’équipe, je suis en demi-teinte et j’ai du mal à enchaîner les bonnes performances.

Qu’est-ce qu’on se dit dans ces situations délicates ?

C’est dans mon caractère, je ne vais rien lâcher, continuer à bosser jusqu’à revenir à mon meilleur niveau. Je ne suis pas du style à renoncer. Je suis un mec qui veut encore plus prouver si on ne me pense pas capable de quelque chose, c’est mon moteur. Il faut simplement savoir faire le dos rond et continuer de bosser. Je veux montrer au club de quoi je suis capable. Ce n'est pas mon style d'abandonner et de penser que je trouverais mieux ailleurs. Je ne suis pas ici par hasard et je peux encore progresser.

Avant de rejoindre Montpellier, votre nom a circulé dans de nombreux clubs. Pourquoi le MHR ?

À l'époque, il y avait plusieurs propositions, mais le projet de Montpellier m’a convaincu. Ça aurait pu être à Paris, dans le Sud-Ouest ou n’importe où. Je suis quelqu’un qui aime découvrir de nouvelles aventures. Jeune, je rêvais même de jouer à l’étranger. Le projet en place et les joueurs du club ont su me convaincre. Sur les années qui ont suivi, on remporte la Challenge Cup et le Top 14. J’ai eu du nez (rires).

Mais vous auriez pu quitter Perpignan plus tôt, notamment au moment de la descente…

J’avais une relation incroyable avec le staff de Perpignan, Patrick Arlettaz, je l’adore. Perry Freshwatter, je le voyais jouer quand j’étais petit. J’avais entièrement confiance en eux. Je devais signer mon nouveau contrat tôt. Même si on fait un mauvais début de saison, on se sentait fort. On n’imaginait vraiment pas descendre, on était convaincu que ça allait basculer dans le bon sens. Je ne me voyais pas quitter le navire et ce staff. Finalement, il y a une descente…

Enzo Forletta a passé six années à Perpignan.
Enzo Forletta a passé six années à Perpignan. Icon Sport - Alexandre Dimou

Après une nouvelle année avec l’Usap en Pro D2, vous décidez de changer d’air…

Je savais qu’on allait finir par remonter en Top 14. Mais je voyais aussi que mon niveau stagnait. Il y a cette belle proposition de Montpellier et je signe. Avec le recul, c’était vraiment le bon choix. J'étais à deux doigts de signer à Clermont, mais quand je vois ce qu’on a fait sur les deux premières saisons…

La Challenge Cup et le bouclier de Brennus avec le MHR, c’est lequel le plus beau souvenir ?

Le plus prestigieux, c’est le bouclier de Brennus. Mais quand tu joues toute la saison et que tu loupes les deux matchs les plus importants, c’est affreux (blessé aux cervicales, il avait vu la demi-finale et la finale depuis le banc, ndlr.). C’est un regret que je garderai toujours. Je méritais vraiment, j’avais vraiment fait le travail cette année-là. Sur le bord du terrain, ça reste un moment exceptionnel. La Challenge Cup, c’est très différent, on avait vraiment eu un match compliqué entre deux grosses équipes (victoire 18-17 contre Leicester, ndlr.). L’année d’après on gagne le championnat de France et eux, celui d’Angleterre. On en parle encore avec des mecs comme Guilhem Guirado.

Et le premier avec l’Usap, comment c’est ?

Avec Perpignan, c’est la Pro D2, mais c’est incroyable. Il y avait 30 000 personnes pour nous attendre, tu as l’impression d’être un rockeur. C’est le premier, c'est forcément intense.

Après la victoire en Top 14, beaucoup de vidéos de vous avaient circulé sur les réseaux. Avec le recul, est-ce que cela a nui à votre image ?

Il y a des vidéos qui n’auraient jamais dû sortir. Au final, ça a fait rire les gens. Il y en a forcément qui critiquent, mais ça ne m'intéresse pas. Je sais qui je suis, mes coéquipiers aussi. Je suis ce joueur extravagant, qui aime bien profiter des bons moments ! Mais quand il faut travailler, je sais travailler. Certains ont pu critiquer, même des anciens présidents, mais ces mecs là, ils ne me connaissaient pas avant. Le rugby, il le regarde à moitié.

Ça permet de vous humaniser finalement ?

On reste des humains. Quand j’aurais terminé ma carrière, ce moment-là ça ne sera pas un regret, je ne suis pas un robot.

En 2021, vous touchez le Graal avec le maillot bleu…

Avoir gagné en Australie après 32 ans, c’est fou ! Il y a eu des générations incroyables, des mecs que j’admirais. Mais c’est nous qui sommes allés gagner là-bas. C’est un souvenir exceptionnel.

Enzo Forletta a dignement célébré le premier bouclier de Brennus de l'histoire de Montpellier.
Enzo Forletta a dignement célébré le premier bouclier de Brennus de l'histoire de Montpellier. Icon Sport - Alexandre Dimou / Alexpress

Cette équipe de France, on y pense toujours ?

Dans la situation actuelle, on n'y pense pas trop. Il faut d’abord être indispensable avec son club et aujourd’hui ce n'est pas mon cas. Mais à l’époque, je n’y pensais pas non plus. On sait à quel point c’est compliqué d’accrocher ces places, surtout quand l’équipe de France a tourné comme elle l’a fait pendant quatre ans. Avant d’y songer, il faut être dans un environnement qui gagne tous les week-ends et aujourd’hui ce n’est pas le cas à Montpellier. Surtout que les mecs qui sont en place sont des super joueurs.

Mais depuis quelques week-ends ça se passe mieux au MHR, quand on regarde le classement vous n’êtes finalement qu’à 7 points de cette sixième place. Vous y pensez ?

Non ! Le groupe reste humble et sait se situer. On n’oublie pas ce qu’on a vécu en début de saison. Le maintien, on y pense toujours, on est conscient de la difficulté qu’on va avoir à terminer cette saison, on continue de bosser dans l’ombre.

Quel est l’objectif du club sur cette fin de saison ?

On doit continuer à progresser sur nos matchs. Il faut être plus régulier et réussir à effacer les temps faibles qu’on connaît en défense. C’est sûr qu’on a beaucoup progressé en attaque et qu’on marque plus de points. En défense, on a toujours de beaux progrès à faire. À Oyonnax, on marque 40 points, mais on en prend 35… Si on veut replacer ce club au niveau qui est le sien dans le championnat, il faut progresser sur cet aspect. C’est l'exigence du Top 14.

L’arrivée du nouveau staff a fait du bien ?

Ça fonctionne mieux qu’en début de saison. La mayonnaise est en train de prendre.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?

De ne plus avoir des pépins physiques, même si ça fait partie de la carrière d’un rugbyman. Les vieux m’en parlaient quand j’avais 20 ans ? Maintenant, c’est moi qui suis à leur place. (rires)

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Les commentaires (6)
btz6422 Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 23:33

Ouloulou doit être un sélectionneur j'imagine... avec son short puma de décathlon, sa bonne kro à la main droite, l'autre entre son gros vide et son caleçon au l'odeur jaune qui refais le rugby tous les week-ends et qui forcément a refusé un contrat à la fédé et n'étais même pas intéressé par un poste de consultant au CRC !!!

ouloulou Il y a 1 mois Le 08/03/2024 à 09:42

Non je regarde simplement les matchs et j expose des faits rien d autre .

AlanCienAlaminDanlapoire Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 21:19

Un bon mec. Un bon joueur. Souvent malheureux et il ne le mérite pas. Une fois ou deux chanceux et que celui qui a joué et pensé rugby sans cracher sur personne lui jette la première pierre. Alors j'irai uriner sur cette pierre. Parce que ce type est humain et que c'est le plus beau des titres dans notre sport. Enzo, pour ma part supporter toulonnais d'abord et catalan ensuite moi je vous dis : ne changez rien ! Et merci d'être comme vous êtes.

ouloulou Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 19:35


Quand on pense que ce joueur est champion de France c est juste irréel tant c est une escroquerie .
Il se fait tordre tous les weeks end en mélée , dans le jeu il est d une inutilité totale , et je parle pas de sa technique affligeante et des moufles qui lui servent de mains .

Pat_the_Cat Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 19:45

Elle doit être dure ta vie, ouloulou. Comme tous les trolls.

GenesaiPatout Il y a 1 mois Le 07/03/2024 à 21:13

Mais non, ouloulou c'est le nom d'une nouvelle intelligence artificielle.... apparament c'est encore en test :-O