6 Nations 2024 - "Saint François" : le chef d'oeuvre de François Cros face à l'Angleterre
Le troisième ligne tricolore aura pesé de toute son activité dans ce crunch, ce Tournoi et plus encore.
On reconnaît l’odeur d’un crunch à ces effluves de soufre qui accompagnent les courses, imprègnent les maillots, enserrent les corps et les esprits. Dans ces moments où l’âpreté du combat, la rudesse des chocs, ne choisit son champion qu’au paroxysme du sacrifice, François Cros, le numéro 6 dans le dos, n’eut pas son pareil, samedi soir, dans l’ambiance surchauffée du Groupama Stadium, pour ne sortir de la ligne de front qu’après avoir causé les pires tourments aux impitoyables ferrailleurs anglais. Il a terminé le boulot en long, en large et droit dans les yeux. Et lorsque la poésie des chiffres vous affirme haut et fort que quasiment la moitié des rucks français n’a pas traîné plus de 3 secondes, cela vous dit combien la guerre du sol a bien eu lieu et que, une fois n’est pas coutume dans ce Tournoi 2024, les Bleus s’en sont plutôt bien tirés. Même si l’affaire aurait pu mal tourner, avec notamment un énorme trou d’air individuel et collectif en début de deuxième période, François Cros se satisfait du comportement de tous. "Tout n’était pas parfait mais l’attitude et le caractère de l’équipe m’ont tout de même beaucoup plu."
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Et l’on se satisfait, de notre côté, de l’attitude de son plus valeureux guerrier. Le nez dans la moindre zone d’affrontement, dans ce secteur, cela ne faisait aucun doute, on savait François Cros en pointe depuis le début du Tournoi, même dans les pires moments face à l’Irlande entre autres. Ce que l’on avait en revanche moins vu dans cette édition 2024, c’est toute la palette des compétences du bonhomme. Ces compétences ne purent s’exprimer pleinement en début de Tournoi, par la force des choses et notamment des blessures au sein de la troisième ligne, qui l’obligèrent contre l’Italie à descendre en numéro 8, des modifications également en deuxième ligne qui bousculèrent sans aucun doute le rendement de l’alignement tricolore.
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Enfin, des nouveaux systèmes amenés par les nouvelles têtes du staff tricolore qu’il fallait assimiler. François Cros : "Il y a eu beaucoup de turnover au sein du staff après la Coupe du monde, ça nous a pris du temps pour être confortables dans nos nouveaux systèmes, un peu plus qu’on l’espérait." On vit donc avec bonheur, à Lyon, un François Cros demeurer cette machine à sécuriser les ballons, redevenir un coureur infatigable, se proposer en dévoreur d’espace, et se transformer en contreur providentiel. En somme, un phare au plus gros de la tempête anglaise, un point d’ancrage des certitudes tricolores quand les Bleus faillirent perdre le fil.
Inoxydable
Parce qu’il n’y a pas de hasard dans les choix des hommes. S’il fut avec Flament l’un des deux seuls avants à cornaquer durant 80 minutes contre les Anglais, c’est qu’il est ce rouage essentiel, ce cadre sur lequel la jeune génération peut s’appuyer pour progresser aujourd’hui et, espérons-le, régner demain. Au vrai, on ne vit pas ou si peu, de gros tampons, sur ce Tournoi 2024 ni chez les Bleus ni chez les autres d’ailleurs mais les progrès réalisés sur la défense des ballons portés, les maigres turnovers concédés contre les Anglais augure des lendemains qui chantent.
Alors tout ne fut pas parfait durant ce Tournoi, "On ne peut pas se satisfaire d’une deuxième place. C’est dommage, au vu de nos qualités et de ce que l’on est capable de produire, de terminer à cette position sur un Tournoi à trois réceptions. On n’est pas satisfait mais on est au moins heureux d’avoir battu les Anglais", confirme le troisième ligne. Heureux aussi d’avoir remporté un duel stratégique face aux hommes de Steve Borthwick qui avaient décidé de nous rejouer le quart de finale de triste mémoire des Springboks en nous arrosant copieusement de missiles sol-air.
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Heureux enfin d’avoir, par la manière, le scénario et l’épilogue, soldé un traumatisme qui sans doute pesait lourd dans les consciences tricolores. "On a réussi à tirer les leçons de ce quart de finale et à inverser la tendance… Cette Coupe du monde, c’est passé, c’est loin, il faut maintenant avancer et arrêter de regarder en arrière." Jusqu’ici l’auto-persuasion n’avait pas vraiment fonctionné, en tout cas pas pour tous. Depuis samedi soir, quelque chose a sans doute changé.
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