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Amateurs - Capbreton-Mimizan : une montée en Fédérale 3 annulée par une réclamation, agression d'arbitre... Récit d'une demi-finale rocambolesque

  • Tout un club s'est réuni pour faire corps face à une décision jugée injuste.
    Tout un club s'est réuni pour faire corps face à une décision jugée injuste. CHR
Publié le Mis à jour
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Sur le terrain, Capbreton-Hossegor a remporté la demi-finale de championnat de Nouvelle-Aquitaine face à Mimizan, compostant son billet pour la Fédérale 3. Mais une réclamation de l'UAM, reçue par la Ligue, est venue tout chambouler. Récit d'une histoire qu'on n'est pas près d'oublier, dans les Landes...

Même après son dénouement sur le terrain, la demi-finale du championnat Nouvelle-Aquitaine n'a pas fini de faire parler. Après la sirène, c'est Capbreton-Hossegor qui marque et s'impose donc (27-31), au détriment de Mimizan, ce dimanche sur la pelouse de Lesperon (40). Sauf que : « De retour à Capbreton, on reçoit un message disant que c'est en instance, que le score n'était pas validé, raconte le président Eric Brethes. On s'est un peu renseigné, pour apprendre qu'un de nos joueurs, le 22 qui devait être Lucas Thiers, était en fait noté Théo Suhubiette. Ils ont porté réclamation une heure trente après la fin du match, alors que le règlement ne le permet pas. » « J'étais en réalité 23e, je ne rentrais qu'en cas de blessé à l'échauffement, dit Théo Suhubiette. Mon dirigeant qui a rempli la feuille savait qu'étant deuxième ligne, jamais je n'aurais pu jouer derrière. »

Sur le terrain au coup de sifflet final, l'heure était à la joie, du côté de Capbreton-Hossegor.
Sur le terrain au coup de sifflet final, l'heure était à la joie, du côté de Capbreton-Hossegor. CHR

Là est le « premier point d'interrogation » des Capbretonnais. Le samedi soir, ce dirigeant, en ligne avec les entraîneurs, remplit et valide la feuille de match avec le bon nom, soit Lucas Thiers, sur le banc des remplaçants. Et leur envoie pour preuve une capture d'écran de la-dite feuille. D'ailleurs, la composition publiée le même jour sur les réseaux sociaux est celle-ci. « Mon dirigeant a assuré ne rien avoir changé, et le délégué, que j'ai appelé entre-temps, m'a certifié qu'il n'y avait pas eu de modification de dernière minute », ajoute le président.

Qu'auraient fait les autres clubs dans notre cas ?

Ainsi, c'est la commission des litiges, composée de différents dirigeants de clubs venant des quatre coins de Nouvelle-Aquitaine, qui a donné son verdict ce lundi soir en donnant raison à la réclamation mimizannaise, la capture d'écran ne faisant pas foi. « On n'est pas en Top 14, on ne connaît pas tous les joueurs et leurs visages dans l'équipe adverse. Quand on apprend dans le bus, par un joueur qui connaissait le 22 inscrit, que ce n'était pas le bon joueur, on se dit qu'on s'est fait arnaquer, témoigne le responsable sportif de l'UAM Guillaume Bos. S'il n'est pas licencié, et il plaque un mec coude en avant, comment ça se passe en termes d'assurance ? Qu'auraient fait les autres clubs dans notre cas ? » « Tout ce qui se passe avant le match procède de la même manière à tous les niveaux du rugby, rappelle pour sa part le coprésident de Mimizan Loïc Gachet. On a jusqu'à trois heures avant le match pour éditer la feuille. Et entre cinq et dix minutes avant le coup d'envoi, on peut la modifier en cas de blessure. Il y a l'arbitre, le référent et deux rédacteurs. Et on y accède par les codes de l'arbitre qui est le seul à les connaître. Après, c'est verrouillé ! À moins d'être un génie de l'informatique... »

Finale, épée de Damoclès et appel de la décision

Côté Capbreton-Hossegor, on déplore l'absence de l'arbitre et du délégué lors de la commission qui n'ont pas pu raconter leur version des faits. Mais : « Nous arbitres et représentants, on n'a pas vraiment de rôle à jouer sur la composition d'équipe et l'authenticité. Ça ne me concerne pas directement, dit l'arbitre central Etienne Poissonnier. Et sur la commission, c'est purement administratif. Elle est pour les deux clubs, on n'aurait rien pu apporter de plus. » Mimizan se retrouve donc à jouer une finale de championnat régional ce dimanche contre Pompadour. Toutefois, l'heure est à la prudence : « Il y a peut-être une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, mais c'est vraiment curieux, estime Guillaume Bos. Si le recours juge qu'ils n'ont pas fait d'erreur, ce sera encore un ascenseur émotionnel. » « Ce que je dis à tout le monde, c'est qu'on va jouer la finale, mais on n'est pas du tout sûr de monter. S'ils remportent l'appel, on ne montera pas, assure Loïc Gachet. Aujourd'hui, on joue juste la finale. D'ailleurs, personne ne nous a dit officiellement qu'on était en Fédérale 3. Ça n'est écrit nulle part. »

Pour tenter de renverser le cours des choses, joueurs, staff et dirigeants de Capbreton-Hossegor se sont réunis ce mardi soir dans le but de définir une marche à suivre. Une pétition en ligne a été lancée, des communiqués vidéo et écrit ont été publiés, avec en pièce jointe la fameuse capture d'écran, et la licence valide du numéro 22 ayant joué. Surtout, un appel a été déposé, le délibéré sera rendu en fin de semaine. Avant la finale, espère le CHR. Affaire à suivre, donc...

Changement d'arbitre puis agression

Pour contribuer encore plus au ressentiment de Capbreton-Hossegor, avant la rencontre, l'arbitre central avait été changé dans la semaine. « Je l'ai appris le mercredi ou le jeudi, raconte celui qui fut désigné, M. Poissonnier. C'est assez rare. Celui qui avait été choisi avant, avait été, dit-on, en formation avec le demi de mêlée de Capbreton. » « Ça, je n'y avais que peu goûté... Ce n'est pas parce que tu as été à l'école ou je ne sais où avec un gars qu'il faut changer l'arbitre, souffle le président Eric Brethes. Etant ancien joueur, et ayant aussi entraîné des arbitres actuels, j'aurais pu le faire plus d'une fois... »

Et M. Poissonnier, arbitre de la même ligue Nouvelle-Aquitaine, a dû regretter ce remplacement. Au-delà des échanges tendus qui ont émaillé la rencontre, celui-ci a été victime d'une agression en fin de match. « C'est arrivé quand je rejoignais les vestiaires depuis le terrain », témoigne-t-il. L'auteur de l'agression, un dirigeant de l'UAM, a démissionné le lendemain. « C'est un dirigeant car c'est le responsable des supporters. Il n'y a pas d'assocation de supporters, et pour que le minibus soit assuré, le chauffeur doit avoir une licence au club, détaille Loïc Gachet, président de Mimizan. Je conçois qu'on applique une sanction au club. On ne peut pas laisser passer ça, c'est inadmissible. » Un rapport a été fait et une plainte a été déposée par l'arbitre, qui le fait plus « pour l'exemple » que pour lui. Pour ce qui concerne la Ligue, la commission désignée traitera de cette agression le 2 mai prochain.

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