Un homme dans le match : "grand Tao" a été immense
Romain Taofifenua aurait dû être un des héros de l'exploit de Twickenham, ce samedi. Malgré la défaite, le deuxième ligne a été impressionnant avec un abattage remarquable, illustré par dix-sept plaquages, des grattages décisifs et un impact déterminant dans les zones de combat. Le Toulonnais a parfaitement assumé la suite de Bernard Le Roux. Il n'aura manqué que la victoire...
Comment sélectionner un homme du match dans une partie où tant de joueurs tricolores ont brillé ? Le choix est apparu cornélien, évidemment. Mais parmi la dizaine de lauréats crédibles, de Jalibert à Dupont en passant par Thomas, Willemse ou Marchand, Romain Taofifenua mérite une citation toute particulière.
Le deuxième ligne, appelé à la rescousse en remplacement de Bernard Le Roux, était le sujet de maintes interrogations avant le coup d'envoi de ce crunch. Allait-il parvenir à compenser l'absence du décathlonien venu de Moorreesburg ? Pouvait-il tenir le rythme d'une rencontre d'intensité maximale ? Sa dimension physique pouvait-elle créer une différence ? Le Toulonnais, titulaire à six reprises seulement en vingt-deux sélections, disputait, à 30 ans, le test-match le plus important de sa carrière. Verdict : il a sûrement livré sa meilleure prestation en Bleu. Jamais, de mémoire d'observateur, on ne l'avait vu aussi actif et précieux à ce niveau de la compétition.
L'essai de Penaud est parti de lui...
D'entrée de jeu, "grand Tao" a marqué les esprits et ses adversaires par son impact, avec ou sans ballon. Dans le combat au près, il a imposé la loi de ses 130 kg, tout en montrant de belles qualités de déplacement. Son travail de l'ombre a ainsi permis aux trois-quarts de s'exprimer librement. A l'origine de la merveille d'essai en première main de Damian Penaud, qui retrouve-t-on ? Romain Taofifenua, auteur d'un grattage précieux sur Malins au centre du terrain. Et à la mi-temps, qui retrouvait-on en tête des statistiques défensives ? Le Perpignanais de formation avec onze plaquages à son actif – sans échec - et quelques belles interventions dans la ligne, trois passes pour trois courses. En deuxième période, il a encore donné de sa personne pendant une vingtaine de minutes pour terminer avec dix-sept plaquages. Soit près d'un toutes les trois minutes. Une statistique impressionnante. Le tout avec 100 % d'efficacité. Son contre-ruck sur Mako Vunipola, à dix mètres de la ligne (47e), sur une occasion majuscule anglaise, aura été un autre tournant de la partie. A son discrédit ? On notera une pénalité, seulement. Remplacé par Cyril Cazeaux pour le dernier quart de la partie en raison de douleurs au dos, "grand Tao" a assisté impuissant, depuis les tribunes vides, à la cruelle défaite des Bleus. Mais on le retrouvera sans nul doute revanchard et affamé face au pays de Galles, pour la finale du Tournoi, le week-end prochain.
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