Coupe du monde féminine 2022 - Les Blacks Ferns pour les Bleues en demie : même pas peur !
Bien qu’outsiders dans cette demi-finale qui les opposera aux quintuples championnes du monde et hôtes de la compétition, les Bleues ne font pas de complexe d’infériorité. Et elles ont rendez-vous avec l’histoire…
La demi d’ouverture Caroline Drouin nous le confiait une heure à peine après le coup de sifflet final du quart de finale largement remporté (39-3) contre l’Italie : cette équipe de France ne baissera pas les yeux au moment d’affronter les Black Ferns samedi, à 19 h 30 (7 h 30 heure française) à l’Eden Park d’Auckland : « On ne fait pas de complexe, posait la Rennaise. L’année dernière, elles avaient déjà une ligne de trois-quarts qui faisait rêver et on les avait battues. »
C’est vrai. Lors de leur dernière victoire 29 à 7 à Castres, les Cocksedge, Fluhler, Woodman et consorts étaient là. Mais il convient de corriger la formule : les Françaises ne font plus de complexe. Car cela n’a pas toujours été le cas… Drouin encore : « En 2018 (défaite 14 à 0 à Toulon, le 9 novembre, N.D.L.R.), on passe à côté de notre match parce qu’on les voyait comme des colosses qui portaient un maillot noir. Je me souviens que l’on avait été impressionnées par le haka, aussi. Mais depuis, on les a désacralisées. »
Cette fois, et même si les deux tiers de cette équipe de France vit sa première Coupe du monde, les Bleues ne seront pas impressionnées par le haka « Ko Uhia Mai » ("Faisons le savoir", en français). À l’heure où nous écrivons ces lignes, les leaders tricolores préparent même une réponse au défi maori. Il y serait question de Marseillaise qui, si l’on y regarde de plus près, possède après tout un texte autrement plus belliqueux que le haka des Black Ferns.
Les Galloises ont montré une faille
Une réponse qui donnera certainement le ton de la partie, où les Françaises devront d’emblée en devenir les actrices, et non les spectatrices. Les Australiennes l’ont fait pendant trente minutes lors du match d’ouverture, allant jusqu’à mener 17 à 0 dans un Eden Park rendu mutique. Les Galloises ont réussi à le faire par moments, en utilisant leur dimension physique pour punir les Néo-Zélandaises au sol, en mêlée et sur les ballons portés. Et même si elles furent finalement balayées en phase de poule (56-12), les Black Ferns avaient terminé la rencontre avec dix-sept pénalités concédées et deux cartons jaunes.
De quoi donner des idées aux Bleues qui, si elles veulent s’imposer, devront agresser leurs adversaires : « On ne va rien réinventer, nous confiait lundi l’ailière Joanna Grisez. On a aujourd’hui l’une des plus grosses défenses de la compétition. Et je pense que la Nouvelle-Zélande n’a pas encore, sans dénigrer les autres équipes, rencontré des adversaires qui les ont vraiment dérangées. On peut faire beaucoup mieux que cela. Peut-être même que cela leur jouera des tours parce que jusqu’à maintenant, elles ont toujours su mettre leur jeu en place. Contre nous, ce sera plus dur. Il faut qu’on les emm… là-dessus, à l’image de notre match contre l’Angleterre. C’est une de nos cartes à jouer. »
Puissance maximale pour entrer dans l’histoire
Pour gâcher la fête nationale néo-zélandaise et faire plier la colonie noire, le staff du XV de France a sorti l’artillerie lourde : « On a voulu trouver un équilibre, mais effectivement on a voulu densifier le groupe et ajouter de la puissance », exposait mercredi soir le sélectionneur-entraîneur Thomas Darracq en conférence de presse dans les salons de l’hôtel Pullman d’Auckland. Voilà pourquoi on trouve deux numéros 8 en troisième ligne (Romane Ménager et Charlotte Escudero), et pourquoi la polyvalente talonneur-pilier Célia Domain remplace la plus mobile Laure Touyé sur le banc des remplaçantes.
Il faudra bien cela pour entrer dans l’histoire du rugby français, puisqu’aucun des huit XV de France Féminin qualifiés pour les demi-finales de Coupe du monde n’a jamais réussi à dépasser ce palier. Assurément, ces Bleues ont rendez-vous avec l’histoire.
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