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Champions Cup – Toulouse : la demie, trop souvent l’écueil final

  • Antoine Dupont lors du quart de finale de Champions Cup face à Exeter.
    Antoine Dupont lors du quart de finale de Champions Cup face à Exeter. Icon Sport - Anthony Dibon
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Sur ses neuf précédentes demi-finales, Toulouse n’en a remporté "que" quatre. Mais, à chaque fois qu’il est allé en finale, il a ensuite été champion. Analyse.

Le manager Ugo Mola l’avait ainsi énoncé un jour : "La demi-finale est généralement le match le plus dur à manœuvrer mais, s’il l’est pour nous, il l’est aussi pour les autres." Certes, mais il l’est tout de même particulièrement pour le Stade toulousain. C’est vrai pour la génération actuelle, mais aussi pour les précédentes. Depuis trente ans, donc depuis 1994, le club a disputé pas moins de quarante demi-finales si l’on prend en compte le championnat de France et la Coupe d’Europe. Et le bilan, à ce stade de la compétition, est mitigé puisqu’il en a gagné vingt, soit un ratio de 50 %. En revanche, sur les vingt finales disputées, Toulouse en a remporté seize. Preuve, extrêmement claire à la lecture de ces chiffres, que c’est bien la demie qui représente historiquement le principal écueil des Rouge et Noir.

En se référant uniquement à la "bande d’Antoine Dupont", laquelle a donc joué neuf demi-finales depuis 2019, les statistiques sont encore éloquentes : cinq défaites pour quatre victoires. Mais, à chaque fois que les Stadistes ont été en finale, ils ont été champions (2019, 2021 et 2023 en Top 14 ; 2021 en Champions Cup). "Je rejoins Ugo sur le fait que la demi-finale est certainement le match le plus difficile à aborder dans le sens où ça peut être le dernier de la saison mais que ça ne l’est pas forcément, explique François Cros. Il est éliminatoire, il faut répondre présent mais ce n’est pas fini. On a tendance à dire que c’est plus dur que la finale, que c’est le match le plus particulier. Une finale, c’est singulier évidemment mais c’est différent… C’est d’ailleurs ce qui nous a peut-être pénalisés sur certaines de nos dernières demi-finales. On doit sûrement jouer ce match comme si c’était le dernier."

Cros : "Des scénarios peu avantageux"

La préparation mentale est donc extrêmement spécifique avant cet événement. "Oui, c’est assez compliqué, confirme Romain Ntamack. On se dit quelque part qu’on peut tout perdre sur une demi-finale, qu’on peut avoir fait tout ça pour rien ou presque. Ce n’est pas facile à appréhender." Lui et ses coéquipiers en furent les victimes. Et, si le ratio est bien meilleur en Top 14 – avec une seule demi-finale perdue sur quatre pour cette génération (contre Castres à Nice, en juin 2022, NDLR) – c’est surtout en Champions Cup que les Toulousains ont régulièrement buté sur l’avant-dernière marche (quatre fois sur cinq). "Elle est manifestement dure à gravir, reprend Cros. Ou, du moins, on a plus de mal à gravir." Ce qui fait dire à Mola : "Une fois cochées les six demi-finales d’affilée dans cette compétition, à part faire plaisir au coach, cela ne sert à rien. Jusque-là, sur cinq, il n’y a qu’un titre. Ce n’est pas le meilleur des ratios. À nous de trouver les clés pour passer un tour de plus."

Il y a toutefois des explications relativement rationnelles à ces défaites. La plus évidente est édictée par le troisième ligne international : "On a souvent eu des scénarios peu avantageux avec, à chaque fois, des matchs à l’extérieur." C’était à Exeter en 2020, puis surtout au Leinster en 2019, 2022 et 2023. "Je trouve qu’on n’a pas eu trop de chance, en allant trois fois au Leinster, même si c’est en partie de notre faute, souligne Ntamack. Là, tout le groupe s’est donné les moyens de recevoir cette demi-finale. Le contexte est forcément un peu différent." En Champions Cup, c’est un atout absolument indéniable, et Toulouse a d’ailleurs remporté son unique demie disputée à domicile sur cette période, contre l’UBB en 2021. Mieux, sur les six précédentes éditions, il n’y a eu qu’un seul succès en déplacement au stade des demi-finales. C’était La Rochelle, face au Racing 92 en 2022, et c’était à… Lens. "On doit trouver les solutions pour le mettre à profit", clame Cros. Surtout quand on sait combien son équipe est experte pour préparer ses finales depuis 2019 (quatre victoires sur quatre). Le flanker prévient : "Lors d’une finale, tu as le trophée à portée de mains. Mais, pour y être, il faut déjà gagner en demie."

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