Champions Cup – Antoine Dupont (Toulouse) : "Le potentiel ne se vérifie que lorsqu’on soulève un trophée"

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À la veille de la demi-finale de Champions Cup qui attend le Stade toulousain face aux Harlequins, le demi de mêlée et capitaine Antoine Dupont a pointé l’évolution de cet adversaire anglais que les Rouge et Noir avaient largement battu en décembre. Mais il ne cache l’immense ambition de son équipe…

Quel est votre sentiment avant ce grand rendez-vous ?

C’est toujours beaucoup de plaisir, d’excitation et de fierté d’être dans le dernier carré. Cela récompense le travail fait tout au long de la saison. Mais si on s’arrête là, cela n’aura servi à rien. Nous sommes prévenus car nous nous sommes arrêtés plusieurs fois à ce stade de la compétition. On sait la déception que ça représente. Cette année, l’équipe s’est mise dans les meilleures conditions en s’étant donnée les moyens de recevoir cette demie. On espère passer un cap de plus

Vous avez battu largement les Harlequins sur leur terrain en match de poule, en décembre. Fallait-il s’appuyer sur ce succès pour préparer la demi-finale ou y a-t-il une forme de piège ?

Il s’est passé beaucoup de choses depuis. Ils ont engrangé de la confiance sur tous leurs derniers résultats, ils ont marqué beaucoup d’essais à chaque fois. Je pense qu’ils ont aussi appris de cette défaite chez eux. En phase finale, les équipes parviennent à avoir un supplément d’âme et à monter leur niveau de jeu dans tous les secteurs. On s’attend plus à affronter l’équipe des Harlequins qui a battu Bordeaux-Bègles que celle de décembre.

Comment avez-vous senti le groupe lors de la dernière mise en place ce samedi matin ?

Bien, détendu, confiant mais vigilant aussi. On a vu toute la semaine des images des Harlequins, qu’on connaissait déjà, qui sont très dangereux ballons en mains, qui ont des joueurs qui peuvent être décisifs quasiment partout sur le terrain. On devra faire un match très sérieux en défense pour espérer quelque chose.

Dernier entraînement du @StadeToulousain au #Stadium avant la demi-finale contre les @Harlequins : on ne perd pas les habitudes des lieux avec du foot pour débuter ! @ChampionsCup @ChampionsCup_FR @midi_olympique @RugbyramaFR pic.twitter.com/soW3rN1gLP

— Jeremy Fadat (@JeremFadat) May 4, 2024

Ugo Mola a indiqué qu’il voulait terminer le match avec une équipe forte et expérimentée. Quand on voit les noms sur le banc (Ramos, Arnold, Marchand, etc.), on se doute qu’il y a une énorme émulation en interne actuellement. Comment le vivez-vous ?

C’est ce qu’on vit mais c’est ce que les joueurs ont toujours vécu au Stade toulousain. On peut regarder les effectifs de la grande époque où ça gagnait beaucoup, et il y avait des internationaux remplaçants ou en tribunes. Ici, il y a toujours eu une équipe très compétitive avec beaucoup d’émulation positive. Tout le monde a envie de se faire une place sur le terrain. Elles sont chères et il faut arriver à maintenir un niveau de jeu élevé pour y rester. C’est ce qu’il se passe aussi dans notre effectif. À chaque fois qu’un mec est mis sur la feuille, il se met niveau du groupe et ça pousse les autres à augmenter le leur. Quand ces matchs importants arrivent, il faut faire des choix. Le principal, c’est de penser à l’équipe, aux objectifs communs. C’est ce qui nous poussera à faire le meilleur résultat possible.

Votre manager disait aussi que votre génération est spéciale mais qu’elle n’a pas encore totalement marqué l’histoire de ce club, autant que certaines précédentes. Est-ce aussi votre sentiment ?

Oui, je pense surtout dans le sens où on sent que nous avons vraiment le potentiel pour gagner encore. On a eu la chance de remporter quelques titres, et on en a perdu aussi. On a encore plus d’expérience qu’il y a quelques années, avec quasiment les mêmes joueurs. Puis, d’autres qui nous ont rejoints pour gagner, avec beaucoup de qualités. C’est ainsi qu’on voit les choses : on a le potentiel pour gagner encore. Mais ce potentiel ne se vérifie que lorsqu’on soulève un trophée. À nous de continuer à marquer l’histoire du club.

Vous parliez des titres perdus. Vous vous êtes surtout inclinés dans des demi-finales jusque-là. En quoi ce rendez-vous est-il différent ?

L’approche est forcément différente, ce n’est pas le même contexte. Celles perdues étaient à l’extérieur. Et la seule gagnée en Champions Cup (en 2021 contre l’UBB, NDLR) était à domicile dans un contexte particulier avec le Covid. Ce n’était pas notre meilleur match mais on avait réussi à être sérieux et dominateurs sur la fin. Après, on n’y prête pas trop attention. Chaque saison est différente.

Les Harlequins et le Stade toulousain ont l’habitude de marquer beaucoup de points. Faut-il s’attendre à un match où ça va partir dans tous les sens ?

Je ne l’espère (sourire). J’espère qu’on va réussir à cadrer un peu le jeu et ne pas tomber dans un rugby ultra-offensif. Les Harlequins ont cette capacité à marquer des essais plutôt facilement, de très loin. Il faudra déjà une défense très solide et assurer les fondamentaux pour ensuite développer notre jeu. Mais je pense que ce sera quand même un match ouvert, vu qu’eux et nous avons envie de porter le ballon, d’envoyer du jeu. Ce devrait être plaisant à regarder.

Faut-il faire un marquage individuel sur l’ouvreur Marcus Smith ?

Individuel, non. Mais collectif, oui. Comme tous les joueurs dangereux, surtout à un poste aussi stratégique, on sait qu’il est capable de faire des différences personnelles mais aussi de mettre ses partenaires dans les intervalles. Il faudra vraiment être connecté dans sa zone mais pas non plus se jeter sur lui parce que cela pourrait ouvrir des portes.

On parle beaucoup de leur appétence offensive mais, paradoxalement, c’est aussi sur les ballons portés et la mêlée que les Harlequins ont assis leur domination face à l’Union Bordeaux-Bègles…

Quand on arrive à ce stade de la compétition, c’est qu’on est complet dans tous les secteurs. Même en championnat, on n’arrive pas à gagner autant de matchs en jouant juste des ballons de partout. Ils ont aussi un jeu au pied efficace, une charnière très expérimentée et un paquet d’avants conquérant. Ils sont bons sur le jeu au sol, en touche. Ils ne sont pas en demi-finale pour rien. Voilà pourquoi on devra d’abord être costauds sur les fondamentaux avant de parler de tout le jeu ensuite.

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Les commentaires (11)
Antoine92 Il y a 13 jours Le 05/05/2024 à 04:22

Allez le stade et allez la France donnez une leçon aux anglais pour envoyer un signal au Leinster qui s'est imposé difficilement face aux royalistes!

Alain65 Il y a 13 jours Le 04/05/2024 à 18:08

Le S.T. ne peut pas être outsider sur cette rencontre et va assurer son statut de favoris, d'autant plus qu'il s'est offert une demie à la maison. Alors TOUS derrière le Stade Toulousain. Et puis, c'est le dernier club français en course pour le titre européen. ALLEZ TOULOUSE ! ALLEZ LE STADE TOULOUSAIN !

Pascalou34 Il y a 13 jours Le 04/05/2024 à 17:35

A 80 minutes de cette finale, l'avantage du terrain au ST 60% Harlequins 40%.
ALLEZ LE ST